L’aulne glutineux fréquente le bord des eaux. Nous en avons de beaux spécimens à l’Étang Colbert, reconnaissables par leur port conique et leurs fruits en forme de petites pommes de pin qu’ils portent tout l’hiver. L’aulne présente une adaptation aux sols humides, pauvres en oxygène et peu favorables à la fixation de l’azote à partir des nitrates dissous : ses profondes racines portent des nodosités contenant des bactéries capables de fixer l’azote de l’air. Ses feuilles arrondies, échancrées au sommet, sont un peu collantes quand elles sont jeunes, d’où le nom de cette espèce.

Les fleurs sont regroupées en chatons : les mâles sont pendants, allongés, rougeâtres, les femelles ovoïdes, dressées, donnant des strobiles qui deviennent noirs et persistent sur les rameaux.

 

Le bois de l’aulne, de teinte orangée, a la propriété de durcir quand il est plongé dans l’eau. Il est imputrescible, d’où son utilisation dans les villages lacustres et à Venise. Les différentes parties de l’arbre ont des vertus médicinales astringentes, cicatrisantes, fébrifuges et toniques.

Deux autres espèces d’aulnes sont introduites dans nos parcs : l’aulne blanc, dont les feuilles se terminent en pointe, et l’aulne de Corse, aux feuilles en forme de cœur.

Le titre de cette chronique rappelle un mythe germanique, repris par Michel Tournier dans son roman. Une occasion de le relire en cette année 2022, que Robinson Nature vous souhaite bonne, heureuse et surtout écologique !