Pourquoi ce nom ? Parce qu’ils portent sur la tête un bandeau de pourpre, le diadème des rois grecs. Quant au diminutif, il se comprend aisément : ce sont les plus petits oiseaux de notre faune : 9 cm seulement de la pointe du bec à l’extrémité de la queue et un poids de 5 g. Mais ils ne laissent leur place à personne, comme en témoigne le conte du roitelet perché sur un aigle pour s’envoler au dernier moment et le battre dans la course à l’altitude.

Actifs et curieux, ils ne manquent pas d’aplomb, tel celui qui s’était laissé approcher à moins d’un mètre, dans un houx, au Bois de la Garenne. C’était un roitelet huppé, mais la huppe est rarement dressée. On le reconnaît surtout à sa prédilection pour les conifères et à l’absence de bandeau blanc au-dessus de l’œil.

Le roitelet triple bandeau en possède un, surmonté d’un noir, puis d’un rouge. Il fréquente les feuillus et les buissons en plus des résineux, où les deux
espèces construisent de jolis petits nids suspendus. Mais ça, c’est au printemps, quand on entend leurs trilles légers et flûtés. En attendant, il faut passer l’hiver : le roitelet triple bandeau est plus rare et plus méridional que son cousin huppé, il est donc plus migrateur.

À la belle saison, les deux espèces cueillent insectes et araignées pour nourrir leur nombreuse progéniture : deux nichées d’une dizaine d’œufs pour le roitelet huppé ! Il faut bien cela pour maintenir les populations et nous réjouir les yeux.