Robinson Nature effectuait sa première sortie de l’année, le 8 janvier, à l’Étang Colbert, quand les yeux des participants furent attirés par un spectacle curieux, au bord d’une allée, au pied d’une haie de bambous. Parmi les feuilles mortes et les copeaux de bois pourrissant apparaissaient des « œufs » blanchâtres, des filaments mycéliens épais et, surtout, des sortes de « pinces de crabe » orange, groupées par trois ou quatre, soit dressées en forme de petites lanternes, soit étalées.

Le travail de détective était lancé, les soupçons portant vers un champignon de la famille des Clathracées. Peut-être le Clathrus archeri (ou Anthurus), une « étoile de mer » rouge tachée de brun à l’odeur fétide, qui aurait été importée d’Australie ou de Nouvelle-Zélande lors de la Première guerre mondiale par des soldats.

Une recherche plus poussée, aidée par les spécialistes de l’Association des Naturalistes des Yvelines (ANY) et Internet, nous livre finalement une identité : Pseudocolus fusiformis. Il n’y a pas de nom français, car cette espèce n’a été découverte en France qu’en 2015, près de La Baule, venant probablement d’Amérique ou peut-être du Japon. Comment a-t-elle atterri au Plessis-Robinson ? Sans doute avec les broyats de bois qu’elle affectionne.

Ce champignon n’est pas comestible, mais il n’est pas non plus toxique. La gléba (tissu marron verdâtre protecteur des spores) dégage une odeur très désagréable, mais pas pour les mouches, vecteurs naturels de propagation des spores.

Notre découverte a été signalée par l’Association des Naturalistes des Yvelines qui en a fait le champignon du mois de janvier sur son site en mentionnant Le Plessis-Robinson.